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Quelque part en France

Autonomie - Savoir-Faire - Résilience

Quelque part en France

Petit bilan, 8 ans après avoir adopté « officiellement » le mode de vie survivaliste .

Avant tout, je pose là notre vision du survivalisme :

Nous sommes un couple de survivalistes et nous sommes loin du cliché véhiculé par les médias, du milicien extrémiste radical… Notre société a des problèmes, oui… à qui la faute… pas à moi en tout cas… et qu’est-ce que je peux y faire… pas grand chose en dehors de donner un avis anonyme tout les 5 ans qui, de toute façon, ne sera pas pris en compte. Je préfère donc travailler ma terre, c’est bien plus concret. Je ne me bats pas contre le système… il me fout la paix, je lui fous la paix…. circulez, il n’y a rien à voir… Nous ne souhaitons pas du tout un effondrement, quel qu’il soit….Un effondrement, ce sont des gens qui souffrent et pas forcement que les méchants d’en face. Mon bref passage dans l’armée m’a permis de beaucoup voyager et de voir ce qu’un effondrement de normalité pouvait donner au quotidien… aucune personne censée et normalement équilibrée ne peux souhaiter cela, que ce soit pour sa famille ou pour qui que ce soit d’autre. Tout au plus, je veux bien avouer un petit « c’était mieux avant » de temps en temps plus rhétorique que réellement admis.

Nous sommes devenus survivalistes dans l’espoir d’assurer une vie paisible à nos enfants, quelque soit la situation en dehors des murs du foyer familial… qu’ils aient toujours un toit sur la tête, à manger dans les assiettes et soient toujours en sécurité. Et pour cela, nous travaillons essentiellement sur notre « autonomie » alimentaire et hydrique. Je crois que la seule réelle différence entre un survivaliste et les « autres », réside dans le fait que lorsqu’on plante des pommes de terre et qu’on élève des poules, ce n’est seulement parce que c’est bon et bio, mais aussi parce que « peut être » qu’un jour nous n’auront que ça à manger… au même titre qu’on paye une assurance pour la voiture, parce que peut-être qu’un jour on aura un accident…

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Au début, j’ai cru que j’allais vivre dans une grotte avec mon super sac de survie !

Et l’exfiltration avec un sac à dos de 15-20 kilos, 3 couteaux et une bâche dans l’espoir de survivre à un effondrement global en mangeant des orties, des glands et du sanglier cuit dans la cheminée de ma cabane que j’aurais fabriquée grâce à mon stock de paracorde… c’est pas trop mon délire. J’aime bien taper le bout de gras dans les bois mais, le premier rhume, la première entorse ou la première écharde un peu rude va vite ramener 90 % des plus endurcis à la raison. Déjà, quand on passe une semaine dehors, on est tous contents de retrouver nos chiottes et un vrai lit. Avec 12 opex dans les rangeo, je vous assure que je sais de quoi je parle!

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Progrès effectués en 8 ans:

De l’appart’ en ville, nous sommes passés à la maison à la campagne avec puits. Nous avons acquis un terrain agricole, puis nous avons commencé notre ré-apprentissage: jardinage (légumes et céréales), transformation et conservation de notre production (conserves, salaisons…), petit élevage de poules (œufs), apprentissage des plantes sauvages comestibles, traitement de l’eau de consommation .

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Au début, nous avons commencé avec un big Berkey, mais à 5, nous nous sommes vite rendu compte que ce n’était pas suffisant. Nous avons donc investis dans un crown .
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vinaigre de cidre maison

Nous avons acquis de nouvelles compétences en Bricolage, nécessaires à l’entretien d’une maison (maçonnerie, menuiserie, plomberie…) et avons privilégié le manuel à l’électrique pour le traitement de nos produits et pour l’outillage (petit moulin à huile, moulin à farine, perceuse manuelle, scie….). Nous avons aussi supprimé la télévision, ce qui a été un geste majeur de notre déformatage. On s’est aussi rendus compte que certaines choses n’étaient pas rentables pour nous, souvent à cause du temps nécessaire ou des conditions à remplir pour obtenir de bons résultats. C’est là où s’arrête le fantasme et où commence la réalité… Par exemple, on a fait pousser du blé pour faire de la farine. Ça a très bien marché, mais fait de façon manuelle (à l’ancienne comme on dit) ça demande énormément de temps pour le traitement du blé (entre la récolte et le battage, puis la transformation en farine). C’est donc peu compatible avec une activité annexe. Sans parler de la surface nécessaire pour couvrir la consommation annuelle d’une famille de 5 personnes

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Faire son pain, c’est pour moi le symbole de notre démarche de reprise en main de notre autonomie .

Nous nous sommes donc repliés vers le maïs qui est plus facile à utiliser et en parallèle, on stocke de la farine de blé. Pour l’huile, on a testé le tournesol. Même bilan. On s’est tournés vers les noix, glanées en automne. En gros, tout demande beaucoup de temps, et le temps, c’est ce qui nous manque le plus…

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Pâté de chevreuil maison .

Beaucoup d’essais ! Des échecs aussi. J’ai tenté un élevage de lapins, ça a était un fiasco sanitaire. Pour l’eau, on a un puits, mais il a montré ses limites donc investir dans des cuves de récupérations est une nécessité. Et le jardin, ça marche très bien… sauf quand il fait trop chaud, trop froid, quand il n’y a pas assez ou trop d’eau ou que tes gosses oublient de fermer le poulailler… ou que juste, ça ne pousse pas et que tu ne sais pas pourquoi.

La priorité dois être donnée à la formation et à l’achat d’un terrain avec accès à l’eau, suffisamment grand pour y faire un jardin potager. Et si possible, avec du bois pour le chauffage et la construction.

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Ce qui marche bien, ce sont les patates et les topinambours, pour êtres sûrs d’avoir à bouffer toute l’année. Les choux et les potirons, c’est pas mal aussi. Si vous voulez un élevage, pour l’instant tout va bien, on peut acheter des aliments,mais en cas de rupture, il faut encore plus de terrain, pour nourrir les bêtes (ou alors tisser un bon réseau social) du coup, les poules se sont avérées être notre meilleure alternative (simple, robuste et ça mange n’importe quoi) .On s’est rendu compte, aussi que même motivés, il y a des choses qui dépassent nos compétences: la médecine, même si on peut se former aux premiers secours, traiter un rhume bénin avec quelques tisanes et recoudre une petite plaie, ça reste quand même un truc de professionnel …

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La crise sanitaire de la Covid 19 est passée par là, et c’est vraiment un truc qu’on n’a pas vu venir. Pas de problème majeur au niveau alimentaire, garce aux stocks faits tout au long de l’année, contrairement à une partie de la population qui a dû se précipiter dans les magasins. Deux avantages à la démarche: pas de risque de contamination dans les files d’attente et en dehors des fruit et légumes frais, on n’a manqué de rien. Autre leçon: en plein hiver, si la crise avait été plus sérieuse, pas de culture, pas de bouffe… Sinon, on a eu la confirmation que l’état ne pouvait pas se substituer à notre responsabilité et à notre volonté personnelle pour faire face à une crise de ce type. Il n’est pas là pour te torcher le cul et à un moment, c’est à toi de bouger pour savoir ce qui est bon ou pas pour toi. Heureusement quand même qu’il a pris quelques mesures pour préserver l’économie et sauvegarder un maximum d’emplois. C’était déjà ça de moins à penser, parce que les banques, elles, ne ce sont pas mis en stand-by pour réclamer les mensualités des crédits. Sinon, on a manqué, de masques, de gel hydroalcoolique, de cartouches d’encre pour l’imprimante pour les devoirs des enfants (ho… grand merci et total respect à tous ces enseignants qui supportent notre divine progéniture). Et je devais passer le permis de chasse mais c’est tombé à l’eau aussi.Question production de nourriture, sur le champ, tout a pris du retard car l’accès au terrain nous a été interdit durant 2 mois pendant la crise. Grosse faille dans le dispositif, mais s’il avait vraiment fallu, quand j’ai pas le droit, je prend le gauche. On a décidé d’augmenter la production dans le jardin attenant à la maison et de sacrifier une partie de la terrasse pour y mettre une serre et des jardinières. Ça marche plutôt pas mal, même si on n’atteindra pas l’autonomie avec ça.16 kilos de patates nouvelles sur une terrasse par exemple, c’est pas mal…. en plus de la récolte habituelle .

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Et,… oui …être végétarien et survivaliste est possible, c’est même plus facile que si on a à faire un élevage, ou à chasser pour avoir sa ration de viande. De façon générale, ce mode de vie est une autre façon d’aborder notre quotidien hyper urbanisé et de retrouver du plaisir à des gestes simples comme aller chercher ses tomates et ses œufs au jardin, ou d’étaler du pâté maison sur le pain au levain maison qui sort du four, comme le faisaient nos anciens. Notre façon de consommer a aussi beaucoup changé, même si on ne boude pas un verre de Coca et un paquet de fraises Tagada de temps en temps, on fait beaucoup plus attention à ce que l’on mange, ou à la qualité de ce que l’on achète, à la valeur des choses… Ça fait un peu le gars qui découvre la vie à la campagne, mais oui, il y a un peu de ça aussi. On réapprend la vie parce qu’en cours de route, on s’est rendus compte qu’on avait choisi une voie sans issue d’enfants gâtés, biberonnés au sein de l’état providence et qu’il était temps de grandir un peu et de devenir des adultes responsable et autonomes.

Il s’est installé une certaine sérénité sur l’avenir (paradoxal pour un survivaliste). Dans la mesure ou nous avons acquis une certaine autonomie alimentaire et beaucoup de savoir faire résilient qui doivent nous permette de faire face à une éventuelle défaillance de la logistique étatique et économique. Et même si le survivalisme est notre doctrine de vie principale ces dernières années, vivre comme au moyen âge n’est pas une finalité et doit laisser une place aux loisirs et conforts modernes .

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Le mode de vie survivaliste ne doit pas être une contrainte, mais un état d’esprit mêlant rusticité, autonomie et résilience mentale et physique. On y est tour à tour paysan, ouvrier, secouriste, pompier, soldat, prof et bien d’autres choses encore, mais surtout apprenti…

Voilà, maintenant, on attend une éventuelle nouvelle crise sanitaire, peut-être économique et sociale d’ici quelques mois, mais un peu mieux préparés.

Profiter du présent mais préparer l’avenir .

 

6 réponses

  1. Dinoo dit :

    Très instructif ton retour d’expérience.
    La théorie remplacée par la pratique.
    Bon courage et à bientôt

  2. christophe hrt dit :

    Merci pour ce partage , je suis sur le meme chemin, en recherche de terrain pour le culture.
    Bonne continuation.

    • Ades Hokuto dit :

      bon courage. pour le terrain ,j’ai posé une annonce sur le bon coin. « cherche terrain agricole ou de loisir pour activité de jardinage  » avec secteur ,taille et prix envisagé et j’ai une une réponse dans la semaine .

  3. Michael dit :

    Pas mal.
    La remarque concernant le végétarisme me contrarie un peu : en ce qui me concerne ça doit faire au moins six ans que je pense « survivalisme » (ce qui se traduit cnocrètement d’abord par l’autonomie alimentaire), et j’ai mis un an à être autonome en viande. En fruits et légumes, j’ai toujours pas le compte.

    • Ades Hokuto dit :

      Je ne comprend pas trop ce qui est contrariant ..,chaque experience est différente, mais pour moi il est plus facile de produire ,100 kilos de pomme de terre ,que 100 kilos de viande par exemple . et le végétarien ( contrairement au vegan par exemple ) peu s’accommoder de quelque entorse a son regime avec des œufs ,des laitages et du poissons par exemple . du coup quels poules pour leurs œufs sont suffisante pour l’apport de protéine animale et le reste des besoin peuvent être comblé avec des légumineuses . après on a tendance a faire une surconsommation de protéine animal par rapport a nos besoins réels . perso je ne suis pas végétarien mais je n’ai pas besoin de viande a tout les repas et sa consommation est plus une question d’opportunité, que de nécessité .

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